“Le Jeu comme moyen, non comme fin“.
Les jeux de brise-glace, les energizers et les activités de team-building vous permettront de mettre en place puis d'entretenir une dynamique de groupe positive et stimulante. Ils permettront aux plus timides d’intégrer plus facilement le groupe et aux personnes d’âge, de condition ou de milieux sociaux différents d’interagir.
Nous vous recommandons de débuter votre Voyage par des activités brise-glace permettant aux participants d’apprendre les prénoms de chacun et d’avoir une idée générale des origines et des motivations de chacun-e. Cherchez des activités ludiques qui aideront les participants à se découvrir et à rire ensemble sans brusquer les timides et les introvertis, ni échauder les anxieux.
Gardez à l’esprit que briser la glace doit se faire en douceur : cette première approche aura un impact important sur la dynamique de groupe à venir et sur l’expérience personnelle de chaque participant, en positif ou en négatif. Prenez-le temps de choisir des activités d’interconnaissance adaptées à votre groupe en vous appuyant sur ce que vous savez de chacun-e (grâce à vos échanges en amont du Voyage).
Les activités de cohésion de groupe (team-building) permettront de révéler le groupe à lui-même. D'après notre expérience, il est plus facile de faire connaissance et de tisser des liens à travers une activité pratique que via de longues discussions. C’est pourquoi nous vous suggérons de débuter le Voyage par des activités concrètes qui rassembleront les participants autour d'objectifs communs et leur permettront de se rencontrer tranquillement “en faisant” ensemble plutôt que par des cercles de parole où ils devront parler d’eux-mêmes devant des inconnus.
Plus le but de l’activité sera concret, plus il sera facile aux participants de s’y investir, et plus elle sera un support de rencontre efficace. Vous pouvez par exemple organiser au tout début du Voyage un atelier de fabrication de meubles à partir de bois de récupération ou de palettes, que vous pourrez intégrer à votre campement sitôt achevés afin que les participants puissent en profiter rapidement. Cela augmentera non seulement le confort quotidien du groupe mais permettra aux participants de s’approprier leur campement, de l'investir émotionnellement et de s'y sentir chez eux.
Organiser des jeux coopératifs et des sessions musicales est également un moyen efficace pour que les participants se rencontrent sans y penser, en jouant et en passant du bon temps ensemble.
Les énergizers, en plus d’aider les gens à se connaître comme pour les activités brise-glace et de team-building, serviront également à rythmer la journée et à maintenir l'énergie du groupe. Nous vous conseillons d’être attentif au moral des troupes et d’adapter les énergizers à l’ambiance et au degré de fatigue des participants, tout en prenant en compte le temps dont vous disposez dans le programme. De quoi votre groupe a-t-il besoin à ce moment précis ? D’être se secoué un peu, de bouger, de se dégourdir les pattes après une activité statique ? Ou au contraire, d’une activité tranquille, pour se relaxer, respirer, se connecter à soi et à son environnement ?
Encouragez les participants à animer certains énergizers. Cela leur offrira une chance de s'y essayer et permettra de les de responsabiliser quant à leur dynamique de groupe.
Le concept d’Innovation Sociale recouvre une grande variété de pratiques ; on trouve autant de manières de l’aborder que de personnes impliquées dans le domaine. Loin d'être un problème, cette pluralité d’approches permet de toucher des personnes aux sensibilités différentes. C’est pourquoi le Voyage en Hétérotopie propose des rencontres multiples avec des porteurs de projets dans différents domaines d’activité, ayant chacun leurs manières de faire , leur éthique et leurs convictions.
En ce qui nous concerne, nous croyons en la force des interactions directes. Nous comptons sur la rencontre et sur les échanges dont elle s'accompagne pour toucher les participants, nourrir le débat sur ce que serait un changement sociétal souhaitable et susciter chez chacun l'envie d'agir et de faire évoluer son mode de vie, ses façons d'être ou ses pratiques.
Nous croyons au caractère inspirant des personnes qui vivent leur passion et dans l'idée selon laquelle l'énergie qu'ils dégagent lorsqu’ils présentent leurs projets et leurs histoires de vie (souvent atypiques) ne peut qu'enrichir les participants et leur ouvrir des horizons, qu'ils soient en accord ou non avec ce que dit ou propose leur interlocuteur.
Compte tenu de la place qu'occupent ces rencontres dans le Voyage, nous vous conseillons de prendre le temps nécessaire en amont pour trouver les bons partenaires, à savoir des personnes qui auront non seulement des connaissances, des pratiques ou un parcours intéressants à découvrir mais également l’envie de les partager avec un groupe de personnes aux parcours divers. (cf. chapitre 3. Quelles sont les ressources nécessaires pour organiser un Voyage ?).
Il est probable que plus vos partenaires s’intéresseront au Voyage en Hétérotopie (parce qu’ils en partagent les valeurs et l’éthique et qu’ils en approuvent les objectifs), plus ils s'y impliqueront en partageant ce qu’ils sont, ce qu’ils savent, ce qu’il pensent, et le chemin qu’ils ont parcouru jusqu’ici avec les participants. Votre responsabilité sera de créer des conditions favorables à la rencontre, au partage de savoirs et de savoir-faire et au débat d'idées entre tous. Soyez à l'écoute des besoins de vos partenaires et aidez les si nécessaire à accueillir le groupe ou à préparer un (ou plusieurs) atelier(s).
Même si le Voyage en Hétérotopie n’a pas vocation à former les participants dans un domaine précis, nous vous recommandons de proposer des ateliers qui éveilleront le goût des participants pour l’acquisition de connaissances et leur permettront de renforcer des compétences.
Assurez vous de distinguer les « chantiers » des « ateliers » car les participants auront des attentes différentes selon qu'il s'agisse de l'un ou de l'autre. Un « atelier » devra avoir des buts pédagogiques précis et visera avant tout à transmettre des connaissances théoriques ou des compétences pratiques aux participants alors qu’un « chantier » pourra être défini comme une session de travail collectif en soutien à l’organisation d'accueil (voir ci-dessous).
Ces deux types d’activités permettront aux participants d'apprendre des choses, mais tandis que cet apprentissage sera l’objectif principal d’un atelier, il sera un effet secondaire du chantier.
En ce qui concerne les ateliers, il s’agira de les concevoir avec soin pour qu’ils soient vivants et prenants, ludiques sans être superficiels. Vous pourrez mobiliser diverses approches pédagogiques tant qu’elles respectent ces critères. Selon les cas, l'atelier pourra par exemple prendre la forme d’un récit de vie, d'une “causerie”, d’un cours d’introduction théorique suivi d’une démonstration pratique, d’un jeu de rôles, d’une simulation, d’une activité artistique ou encore d’une démonstration technique dans un environnement professionnel (artisanat, transformation alimentaire…). Plus les participants seront impliqués (parce qu'ils auront la possibilité de faire, questionner, réagir) mieux ils s’en souviendront par la suite.
Pour leur permettre de proposer des ateliers de qualité, demandez aux intervenants de remplir une fiche pédagogique où ils décriront l’activité qu’ils proposeront : ses objectifs pédagogiques, les méthodes utilisées, la durée nécessaire, le matériel requis, les pré-requis éventuels, etc. Ces informations vous permettront de vous préparer au niveau logistique et de répondre de manière adéquate aux questions des participants.
Aménagez si possible des temps d'échanges informels en plus des ateliers proprement dits entre les intervenants et les participants. Ces derniers bénéficieront ainsi à la fois d’un atelier structuré (avec un plan pédagogique et des données précises visant l’acquisition de connaissances) et de la richesse de discussions plus intimes et spécifiques avec les intervenants. Ils pourront ainsi approfondir les sujets déjà évoqués ou en aborder de nouveaux et poser les questions qui les taraudent dans un cadre plus souple et intimiste.
Dans un monde idéal, les porteurs de projet / intervenants que vous aurez sollicités pour animer un atelier pourront rester avec le groupe quelques jours afin de mieux comprendre les participants et d'avoir le temps d'échanger réellement avec eux. Cela ne sera malheureusement pas toujours possible (la plupart des intervenants ne disposeront probablement pas de la disponibilité nécessaire, à moins qu’ils ne vivent sur place), mais demandez tout de même : lorsque c’est possible, les résultats sont généralement plus que satisfaisants.
Les ateliers, structurés de bout en bout, sont de très bon outils pédagogiques mais il y en a d’autres ! Travailler aux côtés des porteurs de projets sur ce qu’ils doivent faire au moment où vous leur rendez visite est aussi une façon de découvrir leur réalité et leur travail.
L’activité proposée ne sera pas forcément très glamour, mais elle devrait être représentative de leur travail quotidien. Par exemple, nous vous suggérons de désherber un champ si vous rendez visite à un fermier, de proposer une activité pour les enfants dans une école alternative, ou bien encore de profiter de votre nombre pour déplacer des pierres, nettoyer un bâtiment ou réaliser toute autre activité de longue haleine si vous vous rendez dans un éco-village.
Ces activités permettront de démystifier l’innovation sociale et les concepts associés. Elles aideront les participants à comprendre ce que recouvrent ces mots concrètement et à se sentir plus proches des porteurs de projet. Elles permettront aussi de faire ressortir les motivations politiques dont le projet est l'émanation, le rendant ainsi d'autant plus inspirant.
Après un chantier, prenez le temps d’aider les participants à récapituler ce qu’ils ont appris en leur proposant des pistes de réflexion. Laissez-leur l’espace-temps nécessaire à la réflexion personnelle et organisez une session de discussion de temps en temps pour les aider à reconnaître leurs acquis.
Les participants apprendront également énormément les uns des autres au cours du Voyage. Ce dernier sera l'occasion de rencontrer des personnes d'âge, de culture, de centres d'intérêt et d'horizons variés mues par l'envie commune de s’ouvrir à de nouvelles personnes, de découvrir d’autres réalités que la leur, d’apprendre et d’expérimenter.
Passé le premier jour et les activités d’interconnaissance qu'il comporte, ils se rapprocheront peu à peu et commenceront à échanger sur des sujets qui dépasseront largement les activités proposées et à s’ouvrir aux autres. Ils découvriront alors leurs centres d’intérêt respectifs et prendront la mesure de ce qui les rassemblent et de ce qu’ils peuvent apprendre les uns des autres.
L’échange de connaissances entre les participants apparait comme la suite logique de l’interconnaissance. Au bout de quelque jours, vous pourrez certainement observer des participants s’essayant au violon pour la première fois, réalisant maladroitement des postures de yoga, explorant les alentours en petits groupes ou discutant “permaculture” de leur propre gré. Vous verrez peut-être un jeu venu d’un pays se répandre à travers le campement et attirer à lui de nouveaux adeptes, ou bien vous dégusterez une recette sortie des imaginations combinées de plusieurs cuisiniers ayant commencé à échanger des conseils. De la même manière, il se pourrait bien qu’un banal coin de nature en marge du campement se transforme au fil des jours en agora.
Il y a quelque chose de fascinant dans ces échanges spontanés entre celles et ceux qui disposent de connaissances sur un sujet donné et souhaitent les partager et celles et ceux qui les rejoignent et nourrissent leur curiosité et leur soif d'apprendre.
Ces échanges de savoirs et de savoir-faire entre participants émergent souvent spontanément, à l’initiative des membres du groupe les plus habitués à ce type de partage et/ou qui on confiance en leurs capacités, mais certains participants peuvent avoir besoin d’un coup de pouce pour déterminer les compétences dont ils/elles disposent dont ils pourraient faire bénéficier le groupe. Il sera alors de votre ressort de les aidez à prendre conscience de leurs talents afin qu'ils puissent eux aussi proposer une activité s'ils le souhaitent.
Pour ce faire, nous vous conseillons d’organiser une activité au début du Voyage qui permettent aux participants de dévoiler leurs talents et leurs centres d’intérêt (y compris auprès d'eux-mêmes). Pour faciliter les échanges, vous pourrez ensuite mettre à disposition un tableau dédié grâce auquel les participants pourront s’organiser de manière autonome. Plus les champs du tableau seront précis, plus les ateliers auront de chances d' exister. (Au regard de notre expérience, nous vous conseillons un tableau à six colonnes comportant le nom de l’atelier, une courte description, sa durée, le lieu où il se déroulera, le nombre de personne pouvant y participer et enfin le nom des personnes intéressées).
Ces partages de savoirs seront une composante essentielle du Voyage. Ils permettront aux participants d’apprendre à se connaître plus intimement et de se nourrir d'activités et de connaissances qui ne faisaient pas partie du programme “officiel”. Ils permettront à des personnes de parcours différents de se rencontrer et de réaliser qu'elles partagent des besoins, des questionnements et une envie commune de découvrir et d’expérimenter.
Pour que la magie puisse opérer, ne surchargez pas les journées et laissez des moments « libres » pour que les participants les transforment à leur gré. S'ils sont trop fatigués ou qu’ils ne disposent pas d’un moment pour laisser s'exprimer leur créativité, ils auront du mal à pouvoir investir leur temps libre. Gardez cette idée à l'esprit lors de la conception du programme afin de trouver un équilibre.
En plus des temps libres quotidiens qui viennent d’être évoqués, ne sous-estimez pas l’importance d’une journée libre.
En premier lieu, assurez-vous que vos participants ont bien saisis qu’ils auront une journee libre, sans tâches, sans activités ni consignes particulières dans le courant de la semaine. Dans les moments où ils se sentiront fatigués ou contraints, ils sauront qu’ils auront bientôt un moment pour recharger leurs batteries et faire ce que bon leur semble.
Nous vous suggérons de proposer une journée libre par semaine et d'offrir la première au bout de 6 ou 7 jours maximum. En général, le niveau d’énergie des participants est au beau fixe pendant les premiers jours dans la mesure où tout est nouveau et excitant mais c’est aussi une période d’adaptation qui nécessite de l’énergie pour s’adapter à un nouvel environnement et au groupe, recréer une routine et retrouver du confort hors de sa zone de confort habituelle. Les participants auront rapidement besoin d’un moment de calme et de solitude en dehors du groupe, pour souffler, se retrouver, digérer ou approfondir.
Le jour qui suit une évaluation intermédiaire se prête généralement bien pour une telle journée. Il donne aux participants un moment pour respirer après une activité émotionnellement intense. Cela permet aussi de sortir d’une dynamique négative et de regarder les choses d’un autre œil. Il n'est pas rare que les désaccords et les tensions se résolvent ou s'amenuisent simplement en prenant un peu de distance et d'air frais.
En tant qu'organisateurs, ce peut-être un bon moment pour vous pour vous reposer pendant que les participants s’occupent de façon autonome, vérifier que tout est en ordre - logistique, finances, programme, activité, etc. et réorganiser ce qui doit l’être.
Attention toutefois à ne pas oublier que le camp doit pouvoir fonctionner pendant cette journée bien qu'aucune directive n'ait été donnée. En ce sens, la journée libre renseigne sur la maturité du groupe, sa cohésion et ses dynamiques. Elle est l'occasion d'observer comment les participants se saisissent (ou non !) des tâches lorsque rien ne les y obligent et prennent en considération les besoins du groupe.
L’un des buts du Voyage est aussi de découvrir le contexte dans lequel les personnes décident de mener leurs actions, de comprendre les problématiques locales et de les rattacher à des mouvements et à des enjeux plus larges. Pour y parvenir, nous vous suggérons de proposer des activités permettant aux participants d’interagir avec les habitants des environs.
Nous vous conseillons de prendre part à des évènements publics au cours du Voyage et de faire visiter aux participants des lieux représentatifs de l’identité locale.
Cela leur permettra :
Cela leur permettra en outre de prendre l’air, de s'extraire du campement pour quelques heures (un besoin particulièrement pressant lorsque le Voyage est long et que vous êtes en rase campagne) pour boire un verre, manger dehors ou découvrir les alentours à leur manière. Ils y trouveront aussi l’occasion d’interagir avec d'autres personnes que celles avec lequels ils vivent depuis le début du Voyage.
Pour organiser une sortie, commencez par faire des recherches sur la région en amont du Voyage et répertoriez les évènements qui auront lieu à proximité de votre lieu de campement au moment où vous serez sur place : y aura-t-il une foire, un forum sur l’économie solidaire, un festival de musique auquel vous pourriez participer ? Y a-t-il des lieux représentatifs de l’identité culturelle de la région que vous devriez visiter pour mieux comprendre sa dynamique (marché de plein air hebdomadaire rassemblant la communauté locale par exemple) ?
La meilleure façon de se renseigner sur ces lieux et ces évènements incontournables est encore de demander aux habitants (et particulièrement à ceux qui ont choisi d’être vos partenaires pour le Voyage). Renseignez-vous sur l’existence d’agendas locaux et sur les dates des journées nationales ou internationales à thème comme le Jour de la Terre, la Journée « au Travail à Vélo », etc. (en voici quelques exemples :https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_environmental_dates): peut-être qu’un évènement en rapport avec les sujets dont vous traitez pendant le voyage sera organisé pendant votre séjour.
Une fois répertoriées les possibilités, demandez-vous quelle est l’expérience que vous souhaitez proposer à vos participants : Voulez-vous leur proposer une immersion de quelques heures parmi les habitants pour observer leurs manières de vivre ? Leur faire rencontrer des porteurs de projets d’utilité sociale, des membres de coopératives, des militants ? Leur permettre de découvrir toutes sortes d’initiatives sociales de la région ?
Dans le cas où vous choisiriez de faire participer votre groupe à un évènement public autour de l’Economie Sociale et Solidaire, vous contenterez-vous de faire partie du public ou bien vous impliquerez-vous dans l’organisation de l'événement d’une façon ou d’une autre (en participant à une discussion, en nettoyant bénévolement la salle après l’évènement, en organisant un atelier, etc.) ?
Restez ouverts aux opportunités, tout en étant attentifs à ce qu’elles correspondent à votre éthique et à vos objectifs pédagogiques. Si vous participez, veillez à anticiper les problèmes logistiques et linguistiques qui se présenteront ; d'abord parce qu'il est très probable que les gens du coin qui accéderont à l'événement ne parleront pour la plupart que leur langue maternelle ; ensuite parce que vos participants, tout à leur joie de découvrir une nouvelle ville et de se promener, auront vite fait d'oublier les horaires, le groupe et ses besoins… (voir chapitre 5.1 Logistique et organisation pratique).
Avant de partir du camp, prenez le temps d’expliquer à vos participants les objectifs de la sortie et ce à quoi ils devront prêter attention (sujets d'observation, questions auxquelles ils devront apporter des éléments de réponse, petits défis à relever pendant la journée, qui les inciteront à interagir avec les gens…). L’enjeu est de leur permettre de se frotter à la réalité des habitants de la région à leur façon tout en restant dans les objectifs du programme.
* Quels objectifs et quel contenus pour votre évènement ?
Un évènement public est un espace de rencontre qui permet de faire émerger de nombreux questionnements. C’est un moment d’interaction qui peut avoir un impact éducatif, symbolique et émotionnel significatif sur les participants au Voyage et sur le public. Il offre en effet l'opportunité :
Dans l'idéal, votre évènement contiendra :
Concevez l’évènement en fonction des besoins de votre groupe, des ressources dont vous disposez, du public que vous ciblez et des circonstances sur lesquelles vous pouvez compter sur place. Gardez en tête que les habitants du coin peuvent être surpris par votre démarche et que vous devrez le prendre en compte dans le choix des méthodes et des contenus.
Soyez créatifs et optez plutôt pour des approches ludiques et interactives pour aborder des problématiques graves. Par exemple, vous pouvez organiser une projection-débat sur une problématique environnementale; inviter les habitants à imaginer comment ils pourraient améliorer leur région en marquant sur une carte collaborative ce qu’ils pensent de ce qui existe déjà et ce qu'ils souhaiteraient voir être dans un futur proche ; organiser une discussion entre les participants et les habitants sur le problème de la désertification des campagnes ; organiser une table ronde ou une conférence populaire avec des personnes impliquées dans des éco-villages, des professionnels de la gestion de l’eau ou des déchets, des militants pour la conservation des variétés anciennes et paysannes, etc.
* Quand l’organiser ?
Nous vous conseillons d'organiser au moins 2 évènements publics pendant un Voyage :
En plus de répondre aux objectifs précédemment énoncés, l’évènement de clôture permettra de préparer l’avenir en diffusant les résultats du Voyage auprès de personnes qui pourront continuer à entretenir les dynamiques auxquelles il a pu contribuer. Il peut de ce fait s'avérer intéressant d'y convier des acteurs locaux de l'innovation sociale, des professionnels de jeunesse et d'éducation populaire, des médias ou encore des élus et des représentants politiques en plus des habitants.
* Comment attirer l’attention des gens du cru?
Dans un premier temps, choisissez des thématiques susceptibles de toucher aussi bien votre groupe que les gens du coin. Identifiez ces sujets dès la phase de conception du Voyage, lors de vos échanges avec vos partenaires locaux (ils vous renseigneront sur les problématiques que rencontrent les habitants).
Dans l'idéal, faites une analyse d’acteurs de manière à choisir les stratégies de communication les plus adaptées. (Plus d’info ici :http://www.maghweb.org/lezione/module-3-stakeholder-analysis/).
Communiquez sur l’évènement aussi tôt que possible (bien avant que le Voyage ne commence) en utilisant des supports de communication clairs et attirants, avec des visuels de bonne qualité, des couleurs, etc. Informez les médias locaux, communiquez sur les agendas en ligne, préparez un communiqué de presse à transmettre à la presse et aux radios locales, créez des évènements sur les réseaux sociaux, demandez à vos partenaires de diffuser l’information dans leurs réseaux, collez des affiches sur les panneaux d’information publique à proximité du lieu où se déroulera l’évènement, distribuez des flyers aux voisins pour qu’ils sachent qui vous êtes, ce que vous faites et quand ils pourront vous rencontrer, etc. Plus votre campagne sera ciblée et variée, plus vous aurez de chance d’attirer du monde.
* Comment impliquer les participants dans l’organisation ?
De façon générale, plus les participants se sentiront inclus dans le choix des contenus et dans l’organisation de l’évènement, plus ils auront envie de s’y impliquer.
Fixez des objectifs clairs avec votre groupe aussi tôt que possible. Décrivez-leur le programme prévisionnel, intégrez-y leur propositions les plus abouties (à partir du moment où elles sont réalistes et cohérentes avec le reste) et définissez ensemble les actions à mener d’un point de vue logistique (tâches à accomplir avant, pendant et après l’évènement).
Présentez-leur la manifestation comme une opportunité d’exprimer leurs talents, de partager ce qu’ils savent et de consolider leurs compétences en facilitation, en animation, en logistique, en communication. Encouragez-les à prendre des initiatives (que ce soit de proposer de faciliter une activité, prendre un shift au bar, accueillir le public ou les intervenants ou encore nettoyer ce qui a besoin de l’être) et accompagnez-les dans leurs efforts.
Assurez-vous qu’ils puissent également profiter de l’évènement en leur laissant le temps nécessaire pour aller suivre les ateliers de leur choix et en prenant en compte leurs besoins de traduction. Aidez-les à s'exprimer lors des ateliers et à interagir avec les habitants.
* Conseils supplémentaires pour un évènement réussi
Les sessions d’évaluation sont essentielles si vous voulez être en mesure de statuer sur :
Nous vous invitons à récolter quotidiennement des retours sur le déroulement du Voyage, à travers des dispositifs spécifiques tels que la mise en place de « Réunions de famille » au cours desquelles les participants pourront échanger leurs impressions et faire le point sur la journée écoulée: Qu'ont-ils appris (sur un des sujets abordés dans la journée ou sur eux-mêmes)? Quels obstacles ont-ils rencontré ? Quels potentiels ont-ils mis à jour ? Quels talents se sont-ils découvert ? Quel est leur état d'esprit actuel ? Comment se sentent-ils ? Y a t-il des choses qui les ont mis mal à l’aise, ou au contraire qui les réjouissent, qu'il serait pertinent de partager avec le groupe ? (Pour plus de détail sur les « réunions de famille », voir Chapitre 4 - Vie collective et dynamique de groupe).
A la fin de chaque étape du Voyage, nous vous recommandons d’organiser une évaluation intermédiaire. Soyez flexibles sur le planning et allégez cette journée au maximum car des problématiques importantes peuvent émerger et il est important que vous disposiez du temps nécessaire pour en discuter. (Il peut arriver qu’une évaluation intermédiaire prenne la journée entière).
Veillez à recueillir la parole des participants sur :
Il y a de grandes chances que les participants ne soient pas habitués à ce type d'exercice, d'autant moins dans un groupe. N'hésitez pas à poser des principes pour faciliter les choses. Par exemple :
Les évaluations intermédiaires représentent une opportunité de changer les dynamiques et de faire évoluer les stratégies, les méthodes ou les outils qui ne fonctionnent pas pour votre groupe. Il est important que vous réactualisiez et réévaluiez vos méthodes et vos pratiques au fur et à mesure. Appuyez vous sur les “réunions de famille” et sur la régularité des bilans pour y parvenir.
Prévoyez par ailleurs du temps pour l’évaluation finale du Voyage. Les participants en auront besoin pour passer en revue le voyage et penser à leurs acquis d’apprentissage, aux difficultés qu’ils ont rencontrées, à ce qu’ils ont découvert… Il est essentiel que vous ne les pressiez pas.
Ils auront aussi besoin d’une conclusion, sous une forme ou une autre, pour pouvoir exprimer aux autres comment ils se sentent, offrir un dernier “quelque chose” au groupe, se dire au revoir et célébrer ensemble l'expérience vécue.
Aidez les à se replongez au début du projet et à envisager l’intégralité du chemin parcouru. Un cercle d'expression libre (voir Chapitre 4 - Vie collective et dynamique de groupe) pourra ensuite clôturer l'exercice.